L’OM a du mal hors de ses bases mais au Vélodrome, c’est sur une série de trois victoires que les Olympiens recevaient de fébriles Lorientais. 17es et en quête de maintien, les Bretons voyagent mal depuis le début de la saison avec une seule petite victoire en 16 déplacements. On ne donnait pas très cher de l’écaille des Merlus lors de cette 33e journée seulement un doute subsistait à l’abordage de cette rencontre. Sans Gonzalez, Caleta-Car, ni Amavi et Rongier, la défense locale souffrait de l’absence de la plupart de ses titulaires. Sampaoli alignait le trio Sakai-Balerdi-Perrin derrière, et Cuisance au milieu entre Gueye et Kamara. Thauvin était positionné dans le couloir gauche à la place de Luis Henrique.
Une formule new-look qui fonctionnait plutôt bien dans l’entame de ce match. Les Marseillais tentaient de mettre la pression dans le camp adverse, monopolisant le ballon dans ces premières minutes. Un constat sautait rapidement aux yeux, une moitié du bloc imprimait le pressing quand l’autre moitié restait en place. Face à cette équipe coupée en deux, Lorient profitait de la situation pour se glisser entre les trous béants et lancer ses flèches offensives. Sur une séquence démarrée de Dreyer, Wissa avait tout le loisir de progresser dans l’axe, de se servir de l’appel de Laurienté pour glisser le cuir à Moffi, qui s’en allait battre un Mandanda un peu naïf (0-1, 19e).
Un OM à deux visages
Cueillis à froid, les Olympiens reprenaient leur domination stérile et se heurtaient encore à la défense. Ils confisquaient le cuir sans se procurer la moindre occasion et trouvaient même le moyen de s’exposer sur les contres lorientais, Balerdi vivant notamment un calvaire. Même leurs coups de pied arrêtés paraissaient inoffensifs à l’image de cette tête ratée de Balerdi sur ce coup-franc de Thauvin (16e) et ces corners consécutifs (37e, 38e). Face à la morosité de son équipe, Sampaoli trouvait une solution à la pause en faisant sortir Perrin, auteur d’une première période correcte, pour faire entrer le vibrionnant Henrique. Un choix rapidement payant.
Dès la reprise, les Marseillais enclenchaient une puis deux et même trois vitesses supérieures. La défense lorientaise prenait l’eau de toute part et si Dreyer sauvait les siens devant Milik (52e), il ne pouvait rien sur cette sublime reprise de Payet (1-1, 53e). Lirola donnait même l’avantage aux siens sur cette offrande de Thauvin (2-1, 56e). Payet réalisait ensuite un numéro dans la surface mais sans doute en faisait-il trop puisqu’il échouait face à Dreyer (63e). Une action qui coûte cher puisque l’OM baissait le pied. L’entrée de Le Fée offrait un peu d’oxygène aux Merlus, qui parvenaient même à égaliser.
Lirola sauve l’OM
Sur une transversale complètement manquée par Thauvin, Wissa repartait de l’avant et servait Moffi dans la profondeur. Le Nigérian ne tremblait pas en trompant Mandanda d’un enroulé du gauche (2-2, 70e). Avec ce but, c’est tout Marseille qui tremblait. Après une tentative (74e), Laurienté n’effectuait pas le bon choix (76e), tandis que Wissa ne convertissait pas deux situations de frappe (77e, 78e). Sur un fil, l’OM trouvait tout de même les ressources pour aller chercher la victoire grâce à Lirola, auteur d’une frappe sèche à ras de terre, qui offrait les trois points à son équipe. Dans la course au maintien, c’est dur pour les Merlus mais Marseille a d’autres chats à fouetter. Le voilà de retour à la 6e place.
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L’homme du match : Lirola (8) : comme toujours, le latéral espagnol a montré de bonnes choses offensivement. Toujours aussi efficace dans ses dribbles et ses montées, il est même récompensé de ses efforts avec ce but en seconde période avec ce but (56e) où il se retrouve face à face avec Dreyer et ne tremble pas. Sacrée finition pour le joueur prêté par la Fiorentina qui s’offre même un second but sensationnel fin de match et qui offre le succès à son équipe. L’OM et Sampaoli peuvent remercier Lirola ce soir.
OM :
Mandanda (5) : le portier marseillais s’incline tôt dans le match face à Moffi, qui contourne tranquillement le gardien français qui n’essaye même pas de l’en empêcher (19e). Outre ce but il n’est pas inquiété en première période. En seconde période, il doit intervenir pour empêcher Le Fée de marquer de l’extérieur de la surface (66e) mais peut difficilement empêcher Moffi d’inscrire son second but tant le buteur lorientais est chirurgical à la finition (70e). Il est vigilant à plusieurs reprises ensuite face à Laurienté (74e), Le Goff (74e) et Wissa (76e) sur des frappes cadrées.
Sakai (2,5) : placé en défense centrale aujourd’hui, l’habituel latéral droit était cette fois-ci positionné en central gauche. Et il a rapidement montré des faiblesses comme sur le but de Moffi où il couvre l’avant-centre nigérian (19e). Le Japonais se fait de nouveau avoir par Moffi qui le laisse sur place en une prise de balle (70e) avant de crucifier Mandanda. L’international nippon a été dans tous les mauvais coups cet après-midi.
Balerdi (4) : joueur le plus utilisé par Sampaoli, celui qui rayonne depuis l’arrivée du technicien argentin a été en difficulté aujourd’hui face aux flèches Wissa et Moffi. En première période il est à la rue dans les duels (2 remportés sur 6), il commet 3 fautes et écope d’un carton jaune pour une intervention limite sur Moffi (38e). Malgré le retour en défense de Kamara en seconde période, il reste en difficulté et ne remporte qu’un duel sur cette seconde partie du match. Heureusement sa lecture du jeu le sauve avec 4 dégagements et 2 interceptions.
Perrin (5) : remplaçant et buteur face à Montpellier, le joueur formé à l’OM profitait aujourd’hui de la suspension de Caleta-Car pour intégrer le onze de départ a été le moins dans le dur dans cette rencontre. Il a même tenté d’apporter le surnombre offensivement à l’image de cette récupération avec ce tacle intelligent et cette frappe non cadrée dans la surface (36e). Il sort à la mi-temps, remplacé par Luis Henrique (45e – note 6,5), auteur d’une belle entrée. Sur son côté gauche, le jeune Brésilien a pris le dessus sur Hergault grâce à sa vitesse et sa qualité technique.
Lirola (8) : voir ci-dessus.
Thauvin (7) : positionné dans le couloir gauche comme piston à la place de Luis Henrique, l’international français a eu du mal à se placer sur le rectangle vert. Nouveau à ce poste, il n’a pas réussi à rentrer intérieur et à faire des différences. En seconde période, il prend la place de Kamara et retrouve l’entrejeu. Et tout de suite le champion du Monde 2018 retrouve des couleurs. Passeur décisif sur le but de Lirola (56e), il aurait pu être double passeur décisif si Payet n’avait pas pêché à la finition (63e).
Kamara (7) : milieu de terrain au coup d’envoi, le minot retrouve son poste de formation en seconde période avec la sortie de Lucas Perrin. Malgré tout il est le joueur qui touche le plus de ballon dans le match (134) et affiche un taux de précision important sur ses passes (113 passes et 91,9% de précision). Imposant dans les duels (4 remportés sur 5 disputés) il fait du bien à ses coéquipiers avec ce repositionnement.
Gueye (6) : lui a passé l’entièreté du match au milieu. Après une première période compliquée, il monte en puissance en seconde. Précieux à la récupération (10 duels remportés sur 12) il aura été partout dans l’entrejeu malgré quelques imprécisions dans ses remontées de balles.
Cuisance (5) : première titularisation pour l’ancien Bavarois sous l’ère Sampaoli. Buteur à deux reprises en sortie de banc, l’international espoirs a semblé retomber dans ses travers de l’époque Villas-Boas en première période. En seconde, ça va un peu mieux avec des passes en profondeurs intéressantes (6 réussies sur 6 tentées) et quelques remontées de balles. Pas assez pour être décisif malheureusement. Remplacé par Khaoui (75e).
Payet (7) : le joueur offensif le plus intéressant en première période, sans être transcendant non plus, le Réunionnais remet l’OM dans le droit chemin en seconde période en inscrivant le but égalisateur (54e). Sur une remise de la tête de Milik, l’attaquant français propulse le ballon dans le fond des filets avec une reprise de volée lumineuse. Dreyer est battu. Il avait même le but du 3-1 au bout du pied après un superbe une-deux avec Thauvin mais il s’emballe et se loupe à la finition (63e). Il offre même le doublé à Lirola en fin de match. Remplacé par Nagatomo (90+4e).
Milik (6,5) : buteur lui aussi face à Montpellier la semaine passée, le Polonais n’a été que peu alimenté en ballons en première période (17). Une frappe non cadrée et quelques tentatives de remise pour Payet et Thauvin, sans réel succès. Sa seconde période est complètement différente. L’OM part à l’abordage et l’ancien buteur de Naples se procure des occasions. Passeur décisif de la tête sur le but de Payet (53e), sa tentative face au but est détournée par le gardien de Lorient (52e).
Lorient :
Dreyer (5,5) : le gardien n’a rien eu à faire de la première période, en revanche, il participe à la construction du but de ses partenaires en trouvant Gravillon (19e). Il doit attendre la 52e pour se mettre en évidence et repousser la frappe de Milik mais ne peut rien faire sur la reprise soudaine de Payet (53e). Il est aussi battu dans son duel face à Lirola (56e) avant de se rattraper face à Payet (63e). Un arrêt qui aurait pu offrir un point à son équipe sans ce dernier tir de Lirola sur lequel il ne peut qu’effleurer le ballon (90e+1).
Gravillon (4) : c’est sa passe en une touche qui débloque l’action menant au contre supersonique sur l’ouverture du score (19e). Il a su contrôler Balerdi sur coups de pied arrêtés mais la suite a été plus compliquée. L’entrée du rapide Henrique l’a fait souffrir et son mauvais alignement permet à Lirola de marquer (56e).
Laporte (4,5) : l’ancien Clermontois a réalisé un match à deux visages. Les déplacements de Milik l’ont parfois perturbé. Aussi, il a su maintenir le cap pour bien bloquer le Polonais. Il s’est aussi montré efficace en seconde lame, comme sur ce tacle devant Cuisance (50e) mais a fini par subir les vagues marseillaises. Il est réduit au rang de simple spectateur sur le but de Payet (53e).
Chalobah (4,5) : l’Anglais s’en est bien sorti en première période où il n’a pas hésité à aller chercher son vis-à-vis, empêchant toute progression. Le changement tactique de l’OM en seconde période l’a perturbé. Battu dans le duel avec Milik sur le but de Payet (53e), il est également promené par le Réunionnais sur cette action de classe (63e). Il a fini latéral droit.
Hergault (4) : une première intervention sur Gueye qui aurait pu valoir un avertissement (2e) et qui a annoncé la couleur de son match. L’expérimenté défenseur a eu du mal à contrôler son couloir mais Marseille n’en a pas vraiment profité. On a eu le sentiment que le ballon lui brûlait les pieds. Un sauvetage de la tête devant Henrique (47e) mais une interception qui a failli coûter cher (53e). Remplacé par Le Fée (65e), auteur d’une belle frappe cadrée dès son entrée en jeu (66e). Le jeune milieu de terrain a fait du bien, chipant quelques ballons importants.
Abergel (4) : le milieu de terrain formé à l’Olympique de Marseille retrouvait aujourd’hui le club de son enfance mais on ne l’a pas beaucoup vu. Le natif de la citée phocéenne a tenté parfois de déjouer le pressing adverse mais il a commis trop de fautes que cela soit efficace. Il a perdu quelques ballons.
Lemoine (6) : le capitaine de cette équipe a su donner de l’air aux siens en récupérant et en orientant le jeu. Il a parfois joué avec le feu mais son expérience a fait du bien. Il a semblé touché et a été remplacé à la pause par Monconduit (46e – note 4,5) qui a essayé de poursuivre le travail sans trop y parvenir. Il n’a pas réussi à limiter les assauts adverses.
Le Goff (5,5) : le piston gauche a parfois eu du mal à contrôler son couloir et les percées de l’offensif Lirola (24e, 47e) mais il a serré les dents malgré les buts de l’Espagnol (56e, 90e+1), ce qui ne reflète pas sa prestation d’ensemble. Il a su répondre présent dans la relance, trouvant régulièrement ses partenaires plus offensifs.
Laurienté (6) : l’artilleur lorientais n’a pas trouvé son efficacité sur les deux coups-francs qu’il a obtenus (24e, 40e). Il s’est en revanche montré utile sur les contres de son équipe. Son appel sur le premier but piège la défense marseillaise (19e) mais il n’a pas toujours fait les bons choix balle au pied, en témoigne cette incursion dans la surface alors que deux partenaires étaient libres (76e).
Wissa (7,5) : son duo avec Moffi a fait très mal à l’OM. Percutant et intelligent sur le terrain, il a su attendre le bon appel de son partenaire pour le servir sur le premier but (19e). Sur le second, l’ancien Ajaccien est encore à la baguette pour lancer le Nigérian vers son doublé (70e). Avec un peu plus de réalisme, il aurait pu lui aussi inscrire son nom au tableau d’affichage (77e, 78e). Remplacé par Boisgard (81e).
Moffi (8) : quel réalisme de la part de l’atout offensif numéro 1 des Merlus ! Sur deux contres menés d’une main de maître par Wissa, l’attaquant a trompé deux fois Mandanda, la première fois en jouant avec son corps pour contourner le gardien (19e), la seconde en enroulant du gauche dans le petit filet opposé (70e). Ses 10e et 11e buts de la saison ont failli permettre aux Merlus de prendre un point au Vélodrome mais il est sorti blessé et a été remplacé par Grbic (83e).